En comparaison – qui êtes-vous ?
Le monde matériel est basé sur des opposés. Toute chose physique a ses deux pôles, un pôle négatif et un pôle positif, et c’est la tension entre les deux qui produit l’énergie nécessaire au maintien en place et au mouvement des atomes et des molécules.
Quelque part en cours de route, nous avons inscrit ce « fonctionnement en polarités opposées » aussi dans notre cerveau, dans notre plan mental. Toutes nos pensées tournent autour des polarités : ne sommes-nous pas en permanence en train d’évaluer les choses, de comparer, de vérifier si une chose est « plus que » ou « moins que » ? Si on y réfléchit, nous passons notre temps à comparer. Nous évaluons la situation, son prix, les sensations que cela nous donne, mais également le comportement des autres, et, surtout, le nôtre.
Étiquettes et Rubriques
Notre catalogue de critères couvre tous les chapitres de notre vie. Nous avons une rubrique morale, une rubrique pour l’apparence physique, une rubrique pour la nourriture, une pour la santé, pour l’argent, pour le prince charmant et pour la princesse parfaite, une pour notre image dans la société avec toutes ses sous-rubriques, une pour nos enfants, pour notre image intime, même l’amour est catalogué et soumis à des critères … pensez à n’importe quelle chose, le catalogue de critères existe déjà dans votre tête. Nous comparons. Et, nous en arrivons à des conclusions. De là, nous apposons une étiquette. En fait, si on regarde bien, nous passons notre temps à coller des étiquettes. N’est-ce pas bizarre comme occupation, au fond ?
Mieux encore, une conclusion répétée à maintes reprises devient une conviction. En anglais, « convicted » signifie « traduit en prison ». Et c’est exactement ce que cela fait de nous : des prisonniers de nos propres étiquettes. Pourtant, on nous a également appris de ne pas juger, de maîtriser l’envie de comparer, et nous savons que jugement et amour se contredisent. Pourquoi est-il si difficile alors de passer du jugement à l’amour?
La maitrise de notre réalité
C’est que cela nous rassure, que toute chose ait une étiquette. Cela nous donne l’illusion de maîtriser notre réalité. Moins nous en sommes conscients, plus cette illusion nous berce. « Tort ou raison », « juste ou faux », tout le monde joue à ce jeu, et nous n’avons pas appris que nous avons la liberté de jouer à autre chose. En réalité, cela nous empoisonne la vie. Littéralement. Car, cette petite partie du cerveau se percevant en danger permanent d’être « moins que », donc potentiellement exposé au coup fatal de celui qui serait « plus que », donne l’ordre au corps de se préparer à la lutte ou à la fuite, en permanence, hormones de stress à la clé. De la comparaison naissent les conflits entre enfants, les conflits dans les ménages, et les conflits entre religions et nations.
Si c’était la guerre et que personne ne s’y rendait ? (On entendait ce slogan beaucoup dans ma jeunesse, c’était l’idéal de paix pendant l’époque du rideau de fer). Ne serait-ce donc pas une fatalité, de partir en guerre ? Y aurait-il donc un choix ? Le choix de la paix passe par le choix d’arrêter de comparer. Le choix d’arrêter de juger. Le choix ne plus être x ou y, mais de se permettre d’Être. Être sans attribut, sans adjectif. Être sans comparaison. Être sans rien avoir à prouver, être tout court. Être en vie. Être là. Être présent. Au fond,il s’agit plutôt de notre rapport à nous-mêmes, que de notre rapport aux autres.
Être sans comparaison
C’est cela, l’Amour. C’est dans l’état d’Être que vous allez rencontrer l’Amour. Et c’est quand vous l’aurez rencontré dans l’Être, que vous allez le percevoir dans l’autre, que vous allez pouvoir en donner et en recevoir sans plus aucune barrière. S’estompent alors toutes les barrières, toutes les croyances, les vérités et les mensonges. Sans comparaison, nous sommes libres. Sans comparaison, nous n’avons plus de point de vue. Sans point de vue, nous avons accès aux miracles.
Quel miracle allez-vous permettre aujourd’hui ?